


Chaque 7 novembre, depuis 1992, c’est la célébration à l’échelle universelle de la Journée Internationale de l’Écrivain Africain.
À la bibliothèque du Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, il y a de cela quelques années, l’occasion est mise à profit pour porter au panthéon, via leurs effigies respectives, des écrivains congolais encore en vie et qui se sont distingués ou qui se distinguent dans leurs parcours littéraires.
Cette année -ci, le dévolu est jeté sur deux femmes de grande renommée : Clémentine Faïk Nzuji Madiya et Marie-Eugenie Mpongo, toutes deux lauréates du Prix Léopold Sedar Senghor, qu’elles reçurent à égalité des points de la part du jury en 1969, peu importe la différence des genres littéraires proposés.
Les deux distinguées dames sont venues rejoindre sur ce panthéon du Centre Wallonie Bruxelles, que constitue la salle de lecture de la bibliothèque ci-haut évoquée, d’autres écrivains congolais tels que : André Yoka, Vincent Lombume, Élisabeth Tolande, Jean Bofane, Fiston Mwanza et la liste n’est pas exhaustive.
La cérémonie de leur reconnaissance en tant que telles a eu lieu dans la dite salle de lecture où planera désormais l’auréole de leurs effigies parmi celles de leurs confrères et consoeur ci-haut évoqués.
Clémentine Nzuji, qui vit à l’extérieur du pays, a été représentée par sa co’soeur Élisabeth Tolande ci-haut présentée, via son effigie.
La grande dame était en même temps chargée de faire la présentation de sa co’soeur empêchée à l’intention de l’auditoire venu nombreux célébrer cette fête de la littérature africaine.
Clémentine Faik Nzuji, foi sur sa présentatrice, est, en plus d’être Écrivaine, Professeure émérite à l’Université Catholique de Louvain, doublée de chercheuse en Langues et Cultures fondamentales d’Afrique noire.
Elle est donc, sur le plan des études faites, porteuse d’un Doctorat d’État ès Lettres et Sciences Humaines Ethno-Linguistiques, obtenu à la Sorbonne, Nouvelle Paris III. Ceci, après qu’elle a soutenu avec brio sa thèse axée sur l’analyse formelle et anthroponymique Kasala, qui est un genre poétique traditionnel, sémantique et anthroponymique.
Elle est avant ça possesseuse d’une Licence en Philologie africaine, et plus précisément en Langues, Anthropologie et Littérature africaine de l’université Lovanium, sur base d’un travail de mémoire intitulé : évocation du héros dans le chant Kasala : figure de similarité et de contiguïté.
À en croire Élisabeth Tolande, »son oeuvre reflète aussi bien sa personnalité, sa féminité que son attachement à sa culture traditionnelle, aux valeurs familiales, ainsi qu’aux traits de sa sagesse qui ont nourri son éducation reçue aussi bien en famille, à l’école qu’au sein de l’église catholique où elle a spirituellement grandi.
Clémentine Nzuji est auteure de plusieurs recueils de poèmes, nouvelles, contes et romans, ainsi que de plus de seize études scientifiques, sans compter ses plus de 37 articles parus dans des journaux.
»Elle attache à son oeuvre littéraire et scientifique un reflet et une opportunité de donner des leçons positives sur la richesse de la culture traditionnelle africaine », témoignage d’Élisabeth Tolande qui trouve dans cette attitude de sa consoeur la base de la fierté africaine.
Elle cite par exemple : »Si le Congo m’était contée ».
Foi sur les propos de Tolande, Clémentine Nzuji a largement contribué à l’avènement de la génération des écrivains venus après celle qui a été constituée de , entre autres, Abbé Joseph-Albert Malula, Lomami Tshipamba, Roger Bolamba, Thomas Kanza et la liste n’est pas exhaustive.
MARIE-EUGENIE MPONGO, UNE FEMME À PLUSIEURS VACATIONS, MAIS QUI VOIT DANS L’ÉCRITURE SA VRAIE VOCATION
Marie-Eugenie Mpongo est quant à elle, foi sur madame Laetitia *** qui a fait sa présentation, diplômée d’Ethnologie et Linguistique africaine à l’Institut des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris.
C’était après un bref passage à l’Université de Kinshasa où elle a étudié la Philologie romane.
Son parcours académique l’a amenée à explorer une diversité de vacations, mais c’est dans l’écriture qu’elle a trouvé sa vraie vocation.
À en croire sa présentatrice, Marie-Eugenie Mpongo est une écrivaine et surtout une poétesse dont les oeuvres et l’activité littéraire contribuent largement à la richesse de la Littérature africaine contemporaine.
»Ses oeuvres explorent souvent des thèmes tels que : l’identité, la culture, les réalités sociales de notre pays et leurs inégalités, les luttes des femmes en Afrique et les conditions dans lesquelles elles vivent, les réalités politiques et autres », a-t-elle témoigné, avant de renchérir :
« Son oeuvre comprend des romans, des nouvelles et des poésies qui reflètent toute sa réflexion sur les thèmes ci-haut évoqués ».
Marie-Eugenie Mpongo a dans sa valise bibliographique, entre autres : »Les échos du silence, »La femme qui dit non », »Enfants de la rue », »Lumumba, matanga esila te » et cetera.
Pour elle, la Littérature est un outil de changement social.
Voilà ce qui constitue la raison pour elle de donner toujours à travers ses oeuvres la voix aux expériences vécues par des femmes et des communautés marginalisées.
Son engagement et sa passion pour l’écriture, faut-il le souligner, font d’elle une figure emblématique de la scène Littéraire africaine.
Prédicatrice de surcroit, Marie-Eugenie Mpongo ne manque jamais d’adapter ses poèmes à la parole de Dieu, que ce soit de façon implicite ou de manière explicite.
En plus du Prix Léopold Sedar Senghor qu’elle a reçu à égalité avec sa consoeur Clémentine Faïk Nzuji Madiya, Marie-Eugenie Mpongo est récipiendaire de plusieurs autres prix.
Prix Sebastien Mboso en 1967 ; Prix Littéraire Université de Kinshasa en partenariat avec l’Institut Goethe en 1968, ainsi que celui relatif au Concours Littéraire organisé en 1970! par le Président Mobutu.
Saint-Germain Ebengo